S. m. (Médecine) ce n'est autre chose que des bains pour les pieds, dont la composition est la même que pour les bains ordinaires ; on s'en sert d'autant plus volontiers qu'ils demandent moins d'étalage ; on les compose d'eau pure sans addition, ou pour corriger la pesanteur ou la dureté de l'eau, on y mêle de la lessive, du son de froment, ou des fleurs de camomille ; bien que les lavements des pieds s'appliquent aux parties les plus basses et les plus éloignées, leur vertu se répand cependant et se communique au loin, et ils apaisent des maladies dont le siège est dans des parties fort éloignées ; car l'application des liqueurs chaudes aux pieds, relâche, ramollit les fibres nerveuses, tendineuses et musculeuses, dont ils sont composés, et qui sont entremêlées des vaisseaux. Les pores et les vaisseaux qui étaient auparavant resserrés se dilatent, le sang y aborde et les liqueurs y passent plus aisément ; ce qui fait que le sang qui se portait avec impétuosité vers d'autres parties, se jette sur des parties latérales au grand soulagement du malade. Les bains des pieds agissent par leur chaleur tempérée sur le sang ; et les humeurs qui passent par les vaisseaux des pieds pendant qu'ils sont dans l'eau, ils les divisent et les délaient, les font couler avec plus de vitesse : de-là vient que si l'eau des bains des pieds est trop chaude, elle augmente la raréfaction du sang et le battement des artères ; mais ces bains ne conviennent pas dans tous les cas ; ainsi dans les règles qui sont imminentes, ou qui coulent actuellement, ils sont douteux pour leur effet, ils peuvent diminuer ou augmenter l'écoulement, par la dérivation trop grande du sang qu'ils produisent dans l'artère aorte descendante, et même par la révulsion qu'ils occasionnent dans les tuyaux collatéraux des artères qui vont à la matrice, ils ne manqueraient pas d'occasionner une suppression. C'est ce qui se voit par l'expérience des femmes imprudentes qui s'exposent par-là à des maladies fâcheuses.

Les bains des pieds sont excellents dans tous les cas où il faut procurer une dérivation des humeurs des parties supérieures vers les inférieures ; ainsi ce remède est efficace dans le vertige, dans l'apoplexie, dans l'épilepsie imminente, dans les maladies soporeuses et convulsives, dans les spasmes et dans les affections spasmodiques, dans les douleurs de tête, dans la migraine ; mais si les maladies ne sont pas occasionnées par des engorgements des vaisseaux, ou par une pléthore locale du cerveau ou de ses parties voisines, ou par une élasticité et rigidité trop grande des fibres nerveuses, ce remède devient inutîle ; ainsi lorsque ces maladies ne sont que des symptômes d'autres maladies, telles que l'indigestion, la sabure, la cacochylie, les vers, les affections spasmodiques dans les viscères du bas-ventre, c'est en vain que l'on tenterait les lavements des pieds, la révulsion ne serait que pernicieuse, et d'ailleurs la cause persistant, ces symptômes ne seraient point abattus. Voyez BAIN. (m)